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Sérieusement, que mange ce qu’on mange ?




L'Alpha et l'Oméga

Bien nourrir pour bien se nourrir

Dis-moi ce que mange ce que tu manges, je te dirai comment tu te portes. C’est à peu près le résumé de l’état des lieux de notre manière actuelle de consommer des fruits, des légumes, de la viande et du poisson. Rembobinons. Au sortir de la Deuxième Guerre mondiale, dans un monde dévasté, économiquement et humainement, l’enjeu est de ne pas laisser les populations mourir de faim, quoi qu’il en coûte, mais aussi de produire beaucoup pour exporter beaucoup. L’agriculture devient intensive, la monoculture se répand, notamment de cinq céréales, maïs, blé, riz, orge et sorgho (97% du tonnage mondial), plus ou moins riches en fibres, protéines, minéraux, vitamines et autres lipides, mais aussi progressivement d’une légumineuse, le soja, dépourvu de cholestérol et doté d’une belle teneur en gras de bonne qualité. L’élevage s’intensifie également, bovins, porcins et volailles désormais élevés en batterie, nourris avec le produit des cultures sus-citées. Ajoutons à cela l’apparition des produits ultra transformés, gonflés en sel, sucre, acides gras et additifs, et on a un panorama à peu près complet, sans être exhaustif.


Où sont les paysans ?

La concentration de l’agriculture intensive entre les mains de grandes compagnies s’est faite au détriment du paysan en polyculture extensive (la France est passée de 2,3 millions d’exploitations agricoles en 1955 à 389 000 en 2020). Cela a entraîné une déconnexion du mangeur avec le monde agricole mais aussi avec la mort des animaux qu’il ingurgite.

Pour augmenter les rendements, on n’a eu de cesse d’inventer des engrais de synthèse, nourrissants pour la plante mais destructeurs pour la terre ; des produits en -cide, ennemis de la biodiversité et dangereux pour l’homme, l’agriculteur au premier chef ; et des organismes génétiquement modifiés (notamment le soja), sur lesquels on manque de recul, au point que leur culture à des fins commerciales est interdite en France depuis 2008.

Résultat, si l’objectif de réduire la faim dans le monde a été atteint, le Terrien a grossi (la Fédération mondiale de l’obésité estime que 50 % de la population mondiale pourrait être en surpoids ou obèse en 2035), et la malbouffe l’a rendu malade, cancer, diabète, dépression, maladies cardio-vasculaires ou neuro-dégénératives.

Et Bleu-Blanc-Coeur arriva

On en était déjà là un beau jour de l’été 2000 lorsque l’éleveur Jean-Pierre Pasquet prend son petit-déjeuner. Il garnit généreusement un morceau de pain du beurre issu du lait de ses vaches. Ça lui trotte dans la tête depuis le début des années 90 mais là, c’est la révélation : le beurre est beaucoup plus tendre, et donc plus tartinable qu’en hiver. Il sait déjà que ses bêtes sont en bien meilleure forme aux beaux jours, et les anciens avaient bien compris pourquoi leur beurre était plus jaune et plus goûteux. Eurêka ! La différence, c’est l’alimentation : herbe en été, fourrage en hiver. Il confie cette intuition à son ami Pierre Weill, ingénieur agronome, qui lance une batterie d’examens. Bingo ! Les acides gras oméga 3 (et oméga 6) présents dans l’herbe, mais aussi la luzerne, le lin, la féverole ou le lupin, enrichissent le lait des vaches qui broutent ces merveilles de la nature, et se transmettent à celles et ceux qui le consomment, sous une forme ou sous une autre. Ces oméga 3 dont notre organisme a tant besoin (régulation de la tension artérielle, élasticité des vaisseaux, réactions immunitaires et anti-inflammatoires, agrégation des plaquettes sanguines), mais que nous sommes incapables de synthétiser, nous devons impérativement aller les chercher dans notre alimentation.


Ah les vaches !

Ainsi naquit la démarche Bleu-Blanc-Coeur : « la densité nutritionnelle des aliments (oméga 3, antioxydants, vitamines, etc...) a baissé avec la mise en place de la production agricole de masse ; face aux carences et déséquilibres dans la composition des aliments qui nous nourrissent, pour améliorer et restaurer cette densité nutritionnelle, les aliments Bleu-Blanc-Cœur respectent un mode de production qui intègre et mesure la santé des sols, des animaux et des hommes. » Ces quelques lignes figurent systématiquement en exergue des cahiers des charges qui encadrent chaque filière Bleu-Blanc-Coeur. Parmi les aliments interdits par Bleu-Blanc-Coeur, le soja (même s’il reste toléré en petite quantité dans la filière volaille, en panne de substituts pour ces animaux monogastriques), mais aussi l’huile de palme. « Outre le problème de la déforestation, l’huile de palme est un non sens nutritionnel, s’emporte Jean-Pierre Pasquet, toujours à la tête d’un élevage de 60 têtes en Ille-et-Vilaine. C’est juste une source d’énergie, composée principalement d’acides gras saturés, ceux que l’on consomme déjà beaucoup trop. Son seul avantage, c’est d’être bon marché, 20 à 30 % moins cher que le couple maïs-blé. Les lobbys sont si puissants que son importation ne baisse pas, ce n’est pas moi qui le dis, c’est France Agrimer*. » DISCLAIMER : Valorex, entreprise fondée par Pierre Weill, commercialise de l’alimentation pour animaux Bleu-Blanc-Coeur, mais les adhérents ne sont pas obligés d’en acheter. * France Agrimer : Établissement national des produits de l'agriculture et de la mer, lieu d’information, d’échanges, de réflexions stratégiques, d’arbitrage et de gestion pour les filières françaises de l’agriculture et de la pêche.

Un long fleuve pas tranquille

S’engager avec Bleu-Blanc-Coeur, ce n’est pas aller à la facilité. « Le chemin est plus ardu, reconnaît Jean-Pierre Pasquet. Le rendement du lin est par exemple de 1,5 t à l’hectare contre 10 t pour le blé. Mais, une fois qu’on a les résultats sous les yeux, on ne peut plus faire autrement. » Et ça n’est pas inaccessible. « Il suffirait de consacrer 5 % de la surface cultivée en France au lin pour rééquilibrer la chaîne alimentaire », ajoute t-il.


Avec un effet induit non négligeable. « Quand on donne un régime Bleu-Blanc-Coeur, on réduit de 20 % le méthane émis par les rots des bovins. Ils récupèrent cette énergie pour être en meilleure santé et donner plus de lait. Avec mes 60 vaches, j’économise l’équivalent de 250 000 km d’émissions de gaz à effet de serre. L’élevage, tant décrié, est un trésor pour l’humanité. On entretient la biodiversité, les paysages. Je suis fier de faire mon métier de paysan qui nourrit les hommes et je m’engage à fond pour vulgariser notre démarche. »

Faites du bien, faites-vous du bien

En 2023, 2 500 références de produits faisant l’objet de contrôles et d’analyses strictes, sont labellisés Bleu-Blanc-Coeur. C’est le cas des produits laitiers de Fleurs de Ferme et des volailles de la Ferme du Parc. En plus d’être délicieux, ils sont bons pour vous et pour la planète. Vous ne pourrez pas dire que vous ne saviez pas.

Deux Fermes, même ambiance

Bienvenue à Juvigny-Val-d’Andaine. C’est dans cette commune rurale de 2 000 habitants, dans le bocage ornais, qu’Aurélien Foisneau, Flavien Lecointe et Guillaume Bouleau ont créé en 2009 le Groupement agricole d’exploitation en commun (GAEC) du Triskel. Ils sont à la tête d’un cheptel de près de 110 bêtes qui paissent de l’herbe dans quelques prairies des 210 ha de l’exploitation, le reste étant consacré à la production d’une part de leur alimentation. C’est ainsi qu’ils se sont inscrits dans la démarche Bleu-Blanc-Coeur depuis 2015, ont banni soja et OGM pour cultiver du lupin et du colza, complété par de la luzerne, du trèfle et du tourteau de lin. « Avec cette nouvelle ration, on a vu un changement radical sur la santé, l’état général et la reproduction des animaux », témoigne Flavien. Ils ont aussi installé un robot de traite où les vaches peuvent aller librement, 24 heures sur 24, sans contrainte.


La preuve par Marx

En 2018, ils ont diversifié leur activité en aménageant sur la ferme un atelier de transformation pour fabriquer des produits avec leur lait, sous la marque « Fleurs de Ferme » : yaourt, fromage blanc, crème, beurre et fleur de lait. Des douceurs au packaging joyeux et élégant qui ont émoustillé le palais de Thierry Marx, au point qu’il en utilise certaines dans ses restaurants et boulangeries.


La Ferme des animaux

Même combat à la Ferme du Parc, posée dans la verdure à deux pas du village de Saint-Denis-d’Orques (770 habitants), et arrosée par le ruisseau des Faucheries. Là, Dominique Levrard, l’un des premiers à adhérer à la démarche Bleu-Blanc-Coeur, élève bovins et volailles, tout en cultivant une partie de leur alimentation, lin et lupin en particulier. Une fois récoltées, les céréales mises en silo sont concassées en fonction des besoins, plus ou moins grossièrement selon qu’elles seront savourées par les vaches ou les poules (celles-ci en font leur ration en ingurgitant aussi des graviers qui les aident à les broyer).


Comme a pu le constater Tristan, les animaux sont élevés en plein air et jouissent d’un abri au sol recouvert de paille. Les volailles sont abattues après 100 à 120 jours d’élevage (contre 50 à 80 jours en moyenne), ce qui leur permet d’avoir une croissance respectant leur cycle naturel, et offre une chair plus ferme et savoureuse. Un atelier de découpe permet de maîtriser presque toute la chaîne. La Ferme du Parc est une véritable Arche de Noé. On y trouve des poulets, des pintades, des dindes, des chapons, mais aussi des poules, des coqs, de canettes, des oies et des lapins. Pour les amoureux de viande rouge, Dominique Levrard élève de belles génisses de races Aubrac et Parthenaise. Voici un retour à la ferme comme on les aime.


Bientôt dans votre frigo,

congélo, dans vos assiettes ou dans vos estomacs :



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