
Vous ne nous entendrez pas souvent dire que c’était mieux avant. Néanmoins, le temps de cette vente, on vous propose de vous arracher à l’instant présent (qui n’a pour le moment rien de très alléchant) et de quitter l’année 2020 avec quelques VDN Rivesaltes millésimés du siècle dernier, cautionnés par les sommeliers de Guy Savoy, Gilles Goujon et Christian Le Squer.
Dans notre sélection “retour vers le passé” : un millésime 1919. Cette grande rareté est encore en élevage et sera embouteillée spécialement pour les membres du Club MoiChef.
Il s'agit là du plus vieux millésime du Domaine de Rancy(7ème génération de vignerons) et même du village de Latour-de-France (Roussillon).
Également au sein de cette vente éphémère : des millésimes 1970, 1960 (note Parker : 95/100).
En vente sur le Club MoiChef :
Présentation du producteur :
Le Domaine de Rancy se situe dans la Vallée de l'Agly, un terroir connu pour ses schistes bruns.
Le vignoble, conduit en bio depuis 2011, est recouvert de cépages locaux : Macabeu, Grenache blanc et gris (pour les blancs) ; Carignan, Mourvèdre et Grenache noir (pour les rouges).
En 1970, Marcel Verdaguer reprend l’exploitation. Il décide d’apporter les cépages rouges à la cave coopérative de Latour-de-France et de se consacrer exclusivement à la production de Rivesaltes, qu’il commercialise auprès de particuliers.
Quatre années plus tard, son fils Jean-Hubert le rejoint. Après avoir travaillé plusieurs années ensemble, il prend la tête du domaine en 1989, avec l’aide de sa femme Brigitte. Ils élaborent ensemble plusieurs cuvées de Rivesaltes, ainsi qu’une cuvée de rancio.
Les débuts sont difficiles : le Rivesaltes n’a pas la côte et la plupart des vignerons arrachent leurs pieds de Macabeu pour le remplacer par du Muscat qui se vinifie plus rapidement. Mais Brigitte n’est pas du genre à se faire marcher sur les pieds (de vigne bien sûr). Avec son mari, ils s’accrochent coûte que coûte à leur Macabeu et à leurs vins oxydatifs. Une stratégie payante puisque dix ans plus tard, ils sont repérés par le sommelier de Guy Savoy. À partir de là, c’est le tremplin et leurs vins doux naturels sont de nombreuses fois distingués dans la RvF mais aussi par le guide Parker (avec des notes minimum de 95/100).

"On ne parle même plus ici d'ambré, tant la couleur tend vers le café ou le chocolat ! Et dire que ce vin était or pâle à l'origine... Il conduit dans le « Verdaguer », au coeur du pays rancio, un monde de vins originaux, dont l'âge suffit à imposer le respect. Incroyable macabeu, si léger, si peu démonstratif dans sa jeunesse, si discrètement floral Après avoir trouvé sa maison, il grandit, se libère, pour offrir, au gré des tonneaux de son élevage, la douceur des vieux rhums « arrangés », la vivacité de l'eau-de-vie de prune, l'épice, le café, le rancio expressif de la noix, la douce amertume de l'amande grillée. Un festival aromatique, à partager uniquement avec de vrais amis."
Guide Hachette
Une gorgée de culture
Pour expliquer le vin doux, il nous faudra refaire un saut dans l’histoire, en 1285, lorsque le docteur Arnaud de Villeneuve développe la notion de sucré dans les vins par un procédé de son invention : le mutage.
Ce dernier consiste à ajouter de l’alcool au moût lors de la vinification : les levures sont asphyxiées, la fermentation s’arrête et le vin obtenu conserve une part de sucre naturel non transformé. Cette manière de vinifier est très populaire dans le Roussillon où les raisins sont gorgés de sucres et ainsi, propices à donner des vins doux.